Deux mondes
Ca et là, des mottes d’algues dansent au gré des flots dans cette lumière à demi teinte.
Soleil liquide qui s’étale entre les grains de sable volants et les différents courants.
Quelques poissons en bancs se faufilent et valsent comme vont les vagues.
Caché entre les rochers, un curieux poisson allongé, dont je ne connais pas le nom m’observe en coin.
Je sors de mes poches un sachet contenant une croute de pain qui s’émiette rapidement au touché de l’eau. L’expérience est mi échec mi réussite… Quelques gloutons s’approchent de cette manne subite ; tandis que d’autres m’ignorent, préférant vaquer à leur ballet lumineux.
L’eau est si fraîche que ma peau me brûle… Je dessine quelques brasses, toujours ébloui par tant de sérénité, de calme, d’absence de temps…
Si peu habitué à caresser ce luxe de la pause qu’il en devient troublant.
Doucement je me rapproche du bord et soudain, crève le plafond ! Le choc : La lumière si crue et aveuglante d’un soleil de fin juin inonde l’espace. Si violente que tout en est délavé.
S’y mêlent un régiment de cigales en rut, emplissant mes oreilles de leurs frottements d’ailes. Quelques cris d’enfants glissent rapidement sur la plage portés par des rafales de Tramontane qui me glacent.
Ma peau m’est étrange, ballotée par les lézardées au soleil, le sel, l’eau froide, le vent… confusion d’informations qui la rends dyslexique.
Je contemple la plage… Des petits qui voguent… un bateau qui passe… Et tous les gens allongés luttant contre le sable qui leur fonce dans les yeux par remous…
En face de moi, la mer s’étale, les îles s’étirent sur tant de déclinaisons azures.
Sur le sol, j’admire les palmiers, pins et autres arbres sublimes qui se meuvent comme vont et viennent les souffles du vent.
JPOU - 06/2007